Les multiples réunions gouvernement-organisations nationales : centrale syndicale (Ugtt), Utica, Utap, tenues successivement pour relancer le tissu économique, soutenir les entrepreneurs, les chefs d’entreprise, les industriels…, n’ont eu aucun impact sur le terrain, car le blocage est d’ordre systémique. C’est l’entreprise libérée des entraves et un Etat régulateur qui peuvent créer une économie productive à forte valeur ajoutée.
Les rencontres gouvernement/ organisations nationales ont-elles abouti à la résolution de la crise économique ou la suggestion d’un nouveau programme de réforme économique différent de celui prôné par les gouvernements précédents ou encore d’un plan anti-crise? Comment vont-ils aborder la question de relance de l’investissement, en ces moments de graves tensions géostratégiques avec l’annonce de la récession et l’inflation de l’économie mondiale 2022/2023, et la crise alimentaire mondiale qui remet en cause la cohésion sociale, alors que perdurent, encore, le blocage bureaucratique, la non- réforme du système financier dans toutes ses composantes (douane, banques, fiscalité…), qui sont autant d’obstacles empêchant la relance de l’investissement.
Quand est-ce que le gouvernement compte délivrer les messages de vérité sur la situation actuelle de l’économie nationale, où il est de son devoir et de ceux de ses partenaires sociaux et économiques de donner l’exemple aux citoyens, par la solidarité, la mobilisation et l’unification des rangs et des visions, afin que notre pays puisse mobiliser les énergies et les investir de manière constructive dans la sortie de crise.
Nous sommes à mi-2022 et l’économie est toujours en berne, observant un décalage entre les orientations du gouvernement et la réalité sur le terrain. Elle n’arrive pas à redémarrer réellement ni à s’attaquer aux blocages existant depuis des années. La Tunisie devrait réaliser dans l’urgence la transition nécessaire afin d’écarter le risque de fortes tensions sociales où le taux de chômage en 2022 est de 18% et celui de l’inflation plus de 7%. Les entreprises publiques, elles, demeurent déficitaires et traînent des dettes et des découverts bancaires colossaux. La Tunisie est appelée aussi à sauver le secteur public qui souffre de sérieux problèmes financiers et de gouvernance, ainsi que le secteur privé, longtemps demeuré réduit.
Accélérer la réalisation des réformes économiques, professionnelles et sociales est prioritaire aujourd’hui pour éviter le pire, selon Samir Majoul, président de l’Utica, qui n’a pas manqué de rappeler que la détérioration de la situation dans tous les domaines a eu un impact négatif sur toutes les catégories : les salariés, les entreprises, les retraités et les demandeurs d’emploi. Le patron des patrons souligne l’importance de réaliser l’autosuffisance, de parier sur les compétences nationales, de soutenir les producteurs, les industriels et les agriculteurs par tous les moyens nécessaires, pour sortir de la crise.